01 mai 2021

Afin de poser un geste significatif pour faciliter l’équité et l’accès à l’emploi, l’Association des professionnels en philanthropie – section du Québec (AFP Québec) se joint à l’initiative menée par l’AFP Global en rendant obligatoire l’affichage d’un échelon salarial des postes affichés dans sa section d’offres d’emploi. Il s’agit d’une mesure d’abord transitoire annoncée en octobre 2020 qui a pris plein effet le 1er mai 2021. De plus, cette évolution de posture vient également s’inscrire dans le mouvement #EnsembleInc favorisant la diversité dans nos organisations, lancé récemment au Québec.

En posant un tel geste, l’AFP permet aux candidats intéressés de tout horizon et de tout bagage d’engager des discussions d’égal à égal sur le salaire d’entrée pour un poste donné, réduisant ainsi les biais potentiels, lesquels affectent majoritairement les femmes et les personnes issues de la diversité.

Nous comprenons que cela puisse être un changement important pour certaines organisations, mais nous tous à l’AFP, tant à l’international que dans la section du Québec, sommes convaincus qu’il s’agit d’un changement important pour accroître l’équité, l’inclusion et la justice dans la profession de la collecte de fonds », déclare Daniel H. Lanteigne, CFRE, CRHA, président désigné de l’AFP Québec et membre de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés.

Cette mesure permet également plus de transparence au niveau de la compréhension globale du secteur philanthropique et participe à l’avancement de cette profession spécialisée. D’une part, vis-à-vis des bonnes pratiques en termes de rémunération, d’autre part, aux yeux du grand public. 

Guidée par l’engagement formel de contribuer à l’inclusion, la diversité, l’égalité et l’accès (AFP IDEA) dans le secteur philanthropique, il s’agit d’un engagement pris depuis plus de deux ans qui voit enfin le jour. Ainsi, au niveau international, la telle mesure est déjà effective depuis le 1er novembre 2020, ne permettant plus d’afficher une offre d’emploi qui ne comprendrait pas un échelon salarial.

Au Québec, cette mesure a été instaurée de façon volontaire le 1er novembre 2020 et rendue obligatoire après une période de six mois, soit le 1er mai 2021. Cette période nous a permis d’engager un dialogue sur les raisons motivant ce choix et de permettre aux organismes d’adapter leur offre d’emploi à cette nouvelle réalité.

Une foire aux questions a d’ailleurs été développée pour répondre aux questions que vous pourriez avoir.

Témoignages

La recherche et les études salariales des dernières années sont sans appel : l’écart salarial entre les femmes et les hommes est toujours bien présent malgré quelques avancées. Et le constat est identique lorsque l’on compare les données entre Caucasiens et BIPOC (terme récemment popularisé faisant référence aux personnes Black/Indigenous and People of Color). Évidemment, les écarts salariaux sont complexes et trouvent leurs racines dans des enjeux parfois culturels, parfois systémiques, mais nous ne pouvons certainement plus ignorer le problème. Ainsi, nous avons investi temps et argent dans l’éducation, le renforcement des compétences, les aptitudes de négociation, mais nous devons également établir des jalons concrets. Rendre obligatoire l’affichage d’un échelon salarial des postes affichés dans sa section d’offres d’emplois est une étape importante et nécessaire que franchit l’AFP Québec. En tant que conseiller en ressources humaines agréé (CRHA) et président désigné de l’AFP Québec, je suis extrêmement fier que nous posions un tel geste qui démontre un engagement sincère, mais surtout tangible à changer les règles du jeu, pour le mieux, en philanthropie.
 
Daniel H Lanteigne, CFRE, CRHA
Président désigné de l’AFP Québec, consultant en philanthropie et ressources humaines pour BNP Performance philanthropique et chargé de cours au Certificat en gestion philanthropique de l’Université de Montréal
 
Pour L’Itinéraire, la question ne se pose même pas. Lorsque vient le temps d’offrir un emploi à un candidat, le salaire ne devrait jamais varier que cette personne soit issue de la diversité ou non. C’est inscrit dans notre ADN et nous nous désolons de constater que des écarts persistent encore à exister de nos jours. Ainsi, nous ne pouvons que saluer la décision de l’AFP Québec de rendre obligatoire l’affichage d’un échelon salarial des postes affichés.

Luc Desjardins
Directeur et éditeur. L’Itinéraire

En tant qu’étudiante au Certificat en gestion philanthropique, je suis heureuse et rassurée de savoir que le secteur philanthropique pose un geste aussi important que celui d’ajouter de la transparence dès le début du processus de recrutement, en mentionnant le salaire d’entrée. Alors qu’on sait que les femmes continuent de recevoir un salaire inférieur alors qu’elle représente 70 % du secteur, je n’ose à peine penser au fossé encore plus significatif pour les femmes BIPOC auxquelles je m’identifie en tant qu’inuk. Merci à l’AFP de prendre ce virage nécessaire et qui me rend très positive pour mes futures démarches d’emploi dans le secteur philanthropique.

Daphné-Anne Takpanie
Étudiante au Certificat en gestion philanthropique – Université de Montréal

En tant que CRHA et ayant été responsable dans les 4 dernières années du recrutement et de la mobilité interne dans une organisation publique de plus de 12 000 employés, l’affichage d’une échelle salariale sur les offres d’emploi à l’interne et à l’externe est un incontournable. Ainsi, les standards en termes de salaire sont connus et sont les mêmes pour tous les candidat.es, peu importe le sexe, la religion, le handicap, l’origine ethnique ou la diversité. Je crois que ceci est un élément central pour assurer un processus de recrutement transparent et équitable. Ceci met la table, avant même l’entrevue et la confirmation d’embauche, à une relation solide basée sur des faits vérifiables et permet d’assurer une équité interne. C’est donc avec grand plaisir que je donne mon appui à l’AFP dans la décision de rendre obligatoire l’affichage d’un échelon salarial sur les offres d’emploi.

Alexandre Mercier, CRHA